5 EXPOSITIONS à VOIR ABSOLUMENT EN SEPTEMBRE à PARIS (ET AILLEURS EN FRANCE)

Elle est là, la rentrée. Les villes, dépeuplées pendant deux longs mois, se préparent à accueillir de nouveau leur population bourdonnante, recréant le tumulte ambiant, l'activité incessante. Ainsi, les musées annoncent leurs expositions de rentrée, les galeries changent leurs vitrines d'été pour laisser place à de grandes présentations des artistes phares de la saison. Pour vous aider à vous y retrouver, Vogue a sélectionné 5 expositions à ne pas manquer durant ce mois bien occupé de septembre, à Paris et ailleurs en France.

5 expositions à ne pas manquer en septembre, à Paris (et ailleurs en France)

Forêts astrales à l'Institut suédois (Paris)

L'Institut suédois n'est peut-être pas le premier lieu qui surgit dans votre esprit lorsque l'on pense aux lieux à visiter pour un week-end artistique. Et pourtant. Situé au cœur du Marais, à Paris, cet hôtel particulier daté du XVIème siècle est un écrin de douceur au cœur du tumulte parisien. Pour cette rentrée, celui-ci se propose même de recréer une forêt en plein centre-ville, comme l'ambition honorable de faire perdurer l'apaisement des vacances d'été. Dans cette exposition collective à la croisée du design, de l’art contemporain et de l’artisanat traditionnel, le musée se donne pour mission de réunir une vingtaine d'objets imaginés par quatre artistes femmes : Louise Hederström, Aia Jüdes (également curatrice de l'exposition), Malin Bobeck Tadaa et Hanna Hansdotter.

Dans un parcours pensé par la directrice artistique Sanna Å Gebeyehu, spécifiquement pour l'Institut suédois dans le cadre de Paris Design Week, l'exposition Forêts astrales suit le fil rouge qui relie les travaux des quatre artistes sélectionnées – à savoir une approche personnelle, voire intime, de la nature, représentée comme un havre de paix inviolé, un lieu hautement coloré et organique aux matières fabuleuses. On en retient notamment les lanternes opulentes (des œuvres en verre suspendues au mur ou une sculpture de cinq mètres de haut) de la verrière Hanna Hansdotter, ou les oiseaux en tissus de Emilia Sundqvist, artiste textile originaire de Stockholm qui puise l'inspiration pour ses créations dans les contes folkloriques.

Forêts astrales à l'Institut suédois (11 rue Payenne, 75003 Paris), à partir du 6 et jusqu'au 22 septembre 2024.

Pierre et Gilles, nuit électrique à la Galerie Templon (Paris)

La longévité de l'œuvre de Pierre et Gilles n'est plus à prouver – d'autant plus depuis la grande exposition consacrée aux deux artistes à la Philharmonie de Paris en 2019. Une œuvre débutée au crépuscule des années 1970, à la croisée de la peinture et de la photographie, flirtant avec le surréalisme. Une œuvre queer surtout, qui a donné à la communauté LGBTQ+ l'une des premières représentation positive et joyeuse de l'homosexualité, et qui explique, en partie du moins, le rayonnement des portraits du couple d'artistes.

Avec Nuit électrique à la galerie Templon, Pierre et Gilles présentent leurs derniers portraits en date avec, comme à leur habitude, un mélange entre célébrités et anonymes, dont une étonnante représentation d'Isabelle Huppert en Mary Stuart, célèbre reine écossaise. Elle est à l'image de l'exposition, plus sombre et ténébreuse que la grande majorité de l'œuvre du duo d'artistes, qui nous ont longtemps habité aux couleurs chatoyantes et à une joie contagieuse. Restent les paillettes tout de même, comme les étoiles de ces nuits électriques, dont les acceptions sont diverses. De leurs nuits festives au Palace à celles plus solitaires, habitées par le doute, cette galerie de portraits nocturnes et décalés ravira les aficionados du couple.

Pierre et Gilles, nuit électrique à la Galerie Templon (28 rue du Grenier-Saint-Lazare, Paris), à partir du 3 septembre et jusqu'au 19 octobre 2024.

Rinus Van de Velde à la galerie Max Hetzler (Paris)

Découvrir les paysages bucoliques de Rinus Van de Velde (né en 1983) est une bonne idée pour quiconque cherche à prolonger ses vacances d'été. Du bleu au vert, en passant par le marron, ses peintures sont des camaïeux champêtres – qu'il décrit lui-même comme une autobiographie fictive. À l'origine de son œuvre, deux outils : le fusain et le pastel gras. En découlent deux types de travaux : les premiers, en noir et blanc, semblent plus documentaires que les seconds. Un point commun les réunit : les phrases, largement personnelles, qui s'inscrivent sous chacun des tableaux de l'artiste comme un dialogue continue avec son public, ou des conversations imaginaires – c'est selon.

Si les œuvres de Rinus Van de Velde ressemblent fortement à des peintures (notamment du fait de leur taille souvent impressionnantes), celles-ci sont résolument des dessins. La différence a son importance, tant l'artiste est accroché à cette technique plus libre et moins conventionnelle. Parmi ses décors naturalistes, l'artiste belge s'est également fait connaître par d'immenses autoportraits, quelque part entre la réalité et la fiction. La galerie Max Hetzler lui consacre au mois de septembre 2024 sa première présentation personnelle à Paris. L'occasion d'exposer de nouvelles huiles sur papier et de fusains sur toile, une vidéo et une sculpture monumentale – comme un moyen d'étendre sa réflexion sur l'autobiographie fictive.

Rinus Van de Velde à la galerie Max Hetzler (46 & 57, rue du Temple, 75004 Paris), à partir du 7 septembre et jusqu'au 5 octobre 2024.

Le monde selon Andy Warhol à La Chaufferie de l'Antiquaille (Lyon)

Les expositions sur les plus grandes icônes de l'histoire de l'art sont à double tranchant. Le risque ? Proposer une rétrospective ambitieuse sur le parcours d'un ou d'une artiste dont on nous a déjà raconté la vie cent fois, sans trancher pour un parti pris original et déroutant. Au mois de septembre, La Chaufferie de l'Antiquaille à Lyon s'emploie à revisiter le mythe Andy Warhol en imaginant une rencontre imaginaire avec le compositeur russe Sergueï Rachmaninov. Ainsi, composée de soixante photographies, la présentation est rythmée par les notes du Concerto pour piano numéro 2, telle que l'a pensée le commissaire David Lawrence.

Quels ponts existent-ils entre l'un des derniers grands compositeurs romantiques et la figure de proue du Pop Art ? Tandis que Rachmaninov, en tant qu'aristocrate russe, a fui le bolchevisme après la révolution d'octobre 1917 afin d'immigrer aux États-Unis, pays luxuriant qui l'accueille à bras ouvert – à cette époque, le pianiste devient l'un des musiciens les plus acclamés d'Amérique du Nord. Warhol quant à lui, est bien né sur le sol américain, mais de parents originaires de l'actuelle Slovaquie (dans une région appartenant à l'ancienne Autriche-Hongrie). Loin d'appartenir à la bourgeoisie, le père d'Andy Warhol était un mineur de charbon et meurt alors que son fils n'a que 14 ans. L'alliance anachronique entre les deux hommes, pensée par David Lawrence, semble alors moins due à un quelconque lien entre leurs trajectoires, mais au contraire dans une volonté de redécouvrir leurs œuvres sous une lumière nouvelle.

Le monde selon Andy Warhol à La Chaufferie de l'Antiquaille (La Chaufferie de l, 6 Rue de l'Antiquaille, 69005 Lyon), du 14 septembre au 15 janvier 2025.

Jules Olitski : les années 90 - MITT Paintings à la Galerie Templon (Paris)

Peintre, sculpteur et graphiste : peu d'artistes ont pensé la couleur et la matière comme Jules Olitski (né Jevel Demikovski en 1922 à Snovsk, en Russie), que l'on rattache souvent au mouvement pictural Color Field, né au milieu des années 1960. De fait, Jules Olitski a longtemps usé d'un pistolet industriel pour appliquer légèrement de la peinture sur une toile, créant un effet de couleur brumeux, comme en suspension dans l'air. Une dimension aérienne qu'il a conservé en reprenant le pinceau, des années plus tard, une technique qui n'est pas sans rappeler l'expressionnisme abstrait américain dont il était proche.

Considéré comme l'un des grands peintres de l'époque moderne, Jules Olitski a repoussé les limites de l'abstraction, inspiré par des noms comme Matisse ou Monet. Une carrière si riche que la galerie Templon s'emploie à la visiter décennie après décennie. En 2015, elle proposait une exposition consacrée à sa peinture des années 1970, avant d'explorer ses œuvres des années 1980 en 2019. Naturellement donc, ce mois de septembre permet à la galerie parisienne de revenir sur une autre période de la vie de l'Américain – les années 1990. Un temps marqué par ce que l'on appelle les peintures MITT qui se permettent de faire éclater les codes de la peinture par des couches de matière étalées grâce à des sortes de moufles, lui permettant ainsi de flirter avec la sculpture. En résulte un subtil jeu de relief évoluant au gré du regard et de la lumière porté·es sur les œuvres.

Jules Olitski : les années 90 - MITT Paintings à la Galerie Templon (30 rue Beaubourg

75003 Paris), à partir du 14 septembre et jusqu'au 19 octobre 2024.

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